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Continuer à exercer le métier pendant sa grossesse, pour ou contre ?

Apr 09 , 2021
Une question qui est sur les lèvres de toutes les techniciennes en pose d’ongles lorsqu'elles apprennent qu'elles sont enceintes, question qu'on ne sait à qui adresser pour prendre sa décision. Qui prend la décision d’un retrait préventif ?Le médecin traitant ? la patiente (selon ses dires)? La CSST ? Vous pouvez commencer par consulter le programme de retrait préventif pour les femmes enceintes, un bon programme qui n’est pas toujours si facile d'accès. En effet, il faudra démontrer que le travail que vous exercez pourrait être nuisible pour votre santé ou celle de l’enfant que vous portez. Entreprendre ces démarches vous demandera une certaine dose d’énergie et de patience. Surtout si votre cas n’est pas clair aux yeux des responsables du programme. Cela dit, ces démarches sont légitimes et vous avez le droit de les faire!
Si vous croyez qu’il y a un danger à exercer votre travail.
Il existe une liste des emplois reconnus comme présentant un danger potentiel pour vous ou votre enfant. Les femmes occupant un poste où elles doivent porter de lourdes charges ou les femmes travaillant dans un milieu en présence de bactéries ou de virus, à des horaires de travail prolongés, à des chaleurs ambiantes élevées, des vibrations, des solvants, etc. verront leur dossier accepté presque automatiquement. De plus, les compagnies présentant de telles conditions de travail ont souvent un programme d’aide aux femmes enceintes pour les aider dans leur démarche de retrait préventif. Pour les autres, vous devrez démontrer que votre demande est fondée et le processus d’évaluation débutera.
Si vous êtes salariées.
Vous devez savoir que la décision d’un retrait préventif est affectée par plusieurs facteurs. Vous pouvez cesser de travailler et recevoir des indemnités si votre employeur ne peut pas : éliminer le danger à la source, adapter votre poste de travail, modifier certaines de vos tâches, vous affecter (immédiatement ou plus tard) à d’autres tâches que vous serez raisonnablement en mesure d’accomplir.
Si vous êtes travailleuses autonomes.
Malgré le fait que vous êtes à votre compte, il n’en reste pas moins que votre santé et celle du bébé doivent être protégées. Les mêmes règles s’appliquent à vous. Mais ici, il sera de votre responsabilité de vous offrir un lieu de travail sécuritaire et adapté, de modifier vos tâches au besoin et d’éliminer le danger à la source, s’il y a lieu. Vous n’êtes pas sans savoir qu’aucune indemnité n’est prévue pour votre retrait préventif. À moins que vous ayez prévu personnellement celui-ci en prélevant un montant d’argent sur votre salaire hebdomadaire!
La première étape : la visite chez le médecin traitant. Peu importe que vous soyez salariée ou travailleuse autonome, lors de votre première visite médicale pour votre suivi de grossesse, vous devrez en parler avec votre médecin traitant. Il évaluera votre état de santé générale, vos pathologies, votre milieu de travail, les actions à prendre pour votre santé et celle de l’enfant durant votre grossesse. Pour les salariées, si votre médecin traitant juge qu’un retrait préventif est effectivement justifié, il vous remettra le Certificat visant le retrait préventif ou l’affectation à un autre poste pour la travailleuse enceinte. Pour que ce certificat soit valide, votre médecin doit consulter le médecin responsable de l’entreprise où vous travaillez ou à défaut, un médecin de la direction de la santé publique où est situé l’établissement. Ce dernier évaluera et établira la validité des informations que vous aurez fournies à votre médecin traitant, à savoir si votre lieu de travail représente un réel danger pour vous et l’enfant. Si vous êtes travailleuse autonome, il n’en revient qu’à vous d’entreprendre les actions nécessaires pour votre sécurité et santé au travail et ce, à la suite des recommandations de votre médecin traitant. Souvenez-vous que chaque cas est unique et différent. Ce qui s’applique à vous ne s’applique pas nécessairement aux autres techniciennes enceintes, que vous soyez une salariée ou un travailleuse autonome.
La deuxième étape : la réaffectation ou le retrait préventif. Lorsque les deux médecins sont d’accord, vous aurez en main toutes les preuves nécessaires pour avertir votre employeur des risques réels que représente votre travail sur votre grossesse. L’employeur aura donc la responsabilité d’éliminer le danger, de modifier vos tâches, d’adapter votre poste de travail ou de vous affecter à une autre tâche. Vous aurez droit au retrait préventif, si seulement toutes ces tentatives ont été vaines.
Vous n'avez pas le droit au retrait préventif si :
- Vous êtes travailleuses autonomes dont l’entreprise n’est pas incorporée;
- Vous êtes domestiques travaillant chez un particulier;
- Vous êtes étudiantes en stage;
- Vous êtes bénévoles;
- Vous éprouvez des problèmes de santé non reliés au travail;
- Vous travaillez à l’extérieur du Québec.
- Vous travaillez pour une entreprise fédérale, c’est-à-dire les femmes employées par le gouvernement fédéral et ses ministères.
Certains organismes qui relèvent directement d’un ministère : les banques, Bell Canada, le Canadien National et Pacifique, Radio-Canada, la Société canadienne des postes, Air Canada, la Société du Crédit Agricole, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et la Banque de développement du Canada (BDC). Elles sont plutôt assujetties au Code canadien du travail. Et pour nous, les techniciennes en pose d’ongles? Obtenir un retrait préventif ou non pour une technicienne en pose d’ongles salariée de son milieu de travail relève de l’état de santé de la technicienne, de l’environnement de travail et des risques pour elle et le bébé. Les cas de retrait préventif pour une technicienne en pose d’ongles exerçant son métier dans les règles de l’art sont plus que rares. Alors, si vous désirez obtenir un retrait préventif, vous devrez vous armer de patience et d’un réel pouvoir de persuasion, vous en aurez besoin. Si vous prenez cette voie, vous aurez à prévoir un grand stress, mais parfois, ça vaut la peine de se battre.